Speedometer, "A kind of movement"

Bonne nouvelle, Speedometer sort un album. Cette formation londonienne écume la scène soul britannique depuis une vingtaine d'années, ce qui signifie qu'ils ont débuté au moment où la scène black d'Outre-Manche était dominée par l'acid jazz. A rebours des modes, Speedometer s'est imposé comme un groupe de référence recherché sur scène, et qui a d'ailleurs accompagné quelques légendes comme Lee Fields ou Martha High, avec qui ils ont d'ailleurs enregistré l'album Soul overdue en 2012.

A kind of movement s'inscrit dans la lignée de leur précédent opus paru en 2015, No turning back, oscillant entre soul, funk, afrobeat et fusion avec d'autres styles. Soul avec l'ouverture, We gave up too soon, mais aussi Let's start a movement et Look no further. Funk avec Mo' crunch, inspiré de l'univers des Meters, formation phare de Speedometer depuis l'origine puisqu'ils ont fait leurs premiers pas sur scène en reprenant des tubes de la formation mythique de la Nouvelle-Orléans. Afrobeat avec Abuja sunrise et Edge of fear. Fusions, enfin, avec le sitar indien sur Kashmir, avec les rythmes latinos sur Funky amigo.

A kind of movement est un joyeux patchwork auquel on pourra reprocher son manque de cohérence musicale, mais c'est aussi une formidable démonstration du savoir-faire de Speedometer sur différents registres et tempos. A coup sûr, l’œuvre d'une formation bien rodée  en pleine possession de ses moyens.